Le dilemme éthique : quand ChatGPT et Shopify se rencontrent
L'alliance de la puissance et de l'interrogation (Source : ChatGPT et Shopify S'associe
L'intégration de ChatGPT et Shopify est une prouesse technologique, mais pour moi, elle soulève une question fondamentale : où est la limite éthique ?
Le cœur du problème : l'utilisateur demande une recommandation à ChatGPT, et le système peut accéder aux stocks des marchands Shopify pour présenter des produits. L'achat est presque immédiat, sans liens ni redirections.
Comme l'a dit l'un des acteurs, l'objectif est d'offrir aux acheteurs "un moyen d'acheter sans interrompre leur flux de vente."
Le danger du "flux non interrompu" : Mon questionnement éthique se situe précisément là. L'interruption — le fait de prendre le temps de comparer, de réfléchir et de se demander si on a vraiment besoin du produit — est souvent ce qui protège le consommateur d'un achat impulsif. En éliminant cette friction, l'IA devient une force qui favorise l'impulsivité au détriment de l'intention.
Le dilemme de l'authenticité et du vendeur invisible
Pour un solopreneur, l'authenticité est le fonds de commerce. Le client achète votre produit, mais il achète aussi votre histoire et vos valeurs.
Le vendeur invisible : Officiellement, la commission payée par le marchand n'influence pas les résultats de ChatGPT. Mais l'IA devient un vendeur silencieux dans une conversation qui se veut neutre. C'est ici que l'intégrité du conseil est remise en question. L'utilisateur sait-il qu'il est dans un flux de vente, et non dans un flux d'information neutre ?
La voix clonée : Quand ChatGPT génère les descriptions, comment rester unique et authentique lorsque des milliers de boutiques utilisent la même source pour leur contenu ?
Le défi de la transparence
Le deuxième défi est celui de la transparence.
Le coût de la commodité : Le service est gratuit pour l'utilisateur, mais il finance une commission et facilite l'achat. C'est le prix de la commodité. En tant qu'entrepreneurs éthiques, nous avons la responsabilité de vérifier et de valider ce que l'IA produit, car c'est nous qui portons l'intégrité de la marque.
Mon approche : l'IA comme assistant, pas comme auteur
Mon cabinet est une preuve vivante que l'on peut utiliser l'IA (mon assistante invisible) sans perdre son âme. J'utilise l'IA pour la structure, la correction, ou la création d'images. Mais c'est moi qui pose la question éthique, c'est moi qui filtre l'information, et c'est moi qui signe de mon nom.
L'IA doit être un outil au service de l'authenticité, et non un substitut à l'intégrité de l'entrepreneur.
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